Témoignage de Mathis, 9 ans
Témoignage de Marie
« Bonjour à tous, j’ai 36 ans et j’ai une hémiparésie de naissance, probablement du à un accouchement provoqué (réanimée pendant 20 minutes). Je me suis dit que cela serait bien de vous faire part de mon « expérience » concernant ce handicap.
J’ai toujours été élevée comme une enfant normale. Ma mère, qui n’a jamais vraiment accepté mon handicap, a tout fait pour me pousser : elle m’attachait même pour que je puisse tenir assise…J’ai marché à 18 mois.
J’ai une sévère boiterie à droite, j’ai des difficultés pour la motricité fine de ma main droite et des problèmes d’élocution.
J’ai été à l’école, sans AVS (cela n’existait pas à l’époque) et sans aucune aide. Mes camarades ne se sont jamais moqués de moi, au contraire, ils m’encourageaient à la course ! les instits me laissaient de l’avance Je prenais plaisir à aller voir mon kiné avec qui je blaguais.
Bref, en fin de compte, je n’ai réalisé que tardivement que j’avais « qq chose » de différent, vers l’adolescence … et puis le fameux regard des autres, et l’absence de regard des garçons … Je me suis endurcie et j’ai pris beaucoup sur moi. Je suis très exigeante avec moi-même.
Entre temps, je me suis mariée, j’ai un métier intéressant et j’ai 2 adorables petites filles.
Désormais, j’essaie de faire le travail inverse : de prendre conscience, de m’accepter comme je suis, sans me dire que c’est le miroir qui a un pb lorsque je me regarde marcher dans un miroir (si si je le pensais), j’en parle maintenant plus, j’ai fait de la sophrologie, de l’orthophonie (il n’est jamais trop tard), j’en suis à 2 séances de toxine botulique et je viens même de demander le statut d’handicapée ! un grand pas
Par contre, j’ai toujours du mal d’en parler avec mes parents. Cela reste tabou mais petit à petit, je vais y parvenir.
Si je peux me permettre de donner un conseil aux parents qui me lisent : considérer son enfant comme normal est une excellente chose car cela lui permet d’avancer en toute confiance dans la vie mais il est aussi important d’en parler, et d’accepter cet handicap. Ce n’est pas contagieux !
Parfois, je me dis que cela peut même être un atout car les gens sont plus conciliants avec nous et il y a une espèce d’admiration qu’il est difficile de décrire mais qui fait qu’on se démarque, qu’on a la force de se battre et de vivre. Cela ne laisse pas indifférent. En grandissant, on prend aussi du recul sur des choses anodines du quotidien, on relativise. Et puis, j’ai eu la chance de vivre !
Bonne et longue vie à tous les « hémiparésiens ».
Témoignage des parents de Raphaël 5 ans
Nous avons appris que notre petit Raphaël né le 24 janvier 2009 était atteint d’une hémiparésie gauche lorsqu’il avait 11 mois. Tout d’abord cela a été un vrai choc pour nous, et puis nous ne savions même pas qu’un bébé pouvait être touché par un AVC in utero. Rapidement nous avons pris les choses en mains, et grâce à un pédiatre très rassurant, nous avons pris le handicap de Raphaël plus sereinement.
Nous sommes rapidement rentrés en contact avec le Camsp de Versailles nous avons été pris en charge d’une manière remarquable par l’équipe. Raphaël a alors commencé ses séances de rééducation Pluri hebdomadaire ; deux séances de kiné et une séance d’ergothérapie par semaine. En plus de la rééducation, Raphaël est équipé aujourd’hui d’une attelle pour son pieds de jour comme de nuit. Deux fois par an, nous allons à l’hôpital pour que Raphaël ait des injections de toxine botulique dans le bras et la main ; ses effets ne sont pas miraculeux mais clairement bénéfiques, son bras se rétracte beaucoup moins, et l’ouverture de la main est facilitée.
Raphaël a marché tard, à deux ans et demi, avant cela il se déplaçait sur les fesses à une vitesse incroyable. Raphaël a toujours été un bébé extrêmement souriant et paisible mais c’était très douloureux pour nous de le voir au sol.
Par chance nous avons eu une place en crèche rapidement, son intégration s’est très bien passée, nous sommes tombés sur une équipe géniale, qui n’a jamais fait de différence et qui a toujours poussé Raphaël vers le haut.
Il est aujourd’hui en moyenne section de maternelle. Il n’est pas autonome dans tous ses gestes du quotidien : comme mettre ou retirer son manteau, mettre ses chaussures, tenir son yaourt, coller des gomettes, etc… Raphaël a deux ou trois très bons copains à l’école, qui sont formidables avec lui, ils ont intégrés son handicap naturellement et sont toujours prêts à l’aider comme ils le peuvent. C’est très émouvant de voir un petit copain de 5 ans qui l’aide à remonter son pantalon aux toilettes ou lui ouvrir son gouter.
Pour l’année prochaine, son ergothérapeute souhaite qu’il ait une avs quelques heures par semaine, pour l’aider par exemple pour les parcours de motricité. Pour le moment nous ne sommes pas garantis que Raphaël en aura une, c’est malheureusement le parcours du combattant.
Raphaël un grand frère de 7 ans, Valentin, avec lequel il s’entend très bien et qui est un moteur pour lui. Nous essayons du mieux que nous pouvons de ne faire aucune distinction entre eux deux, car nous ne voulons en aucun cas que Raphaël se sente différent, même si inconsciemment nous le protégeons peut être un peu plus. L’ergothérapeute de Raphaël appelle sa main gauche : « main coquine », nous avons donc repris ce terme pour sa jambe également. Ce qui nous a permis plus facilement d’expliquer à Raphaël et à Valentin, que sa main et sa jambe coquines ne font pas toujours ce qu’il veut.
Cette année, Raphaël a commencé des cours de piscine et de Taekwondo, ces deux sports lui font énormément de bien physiquement et lui donne beaucoup de confiance en lui. Naturellement, nous nous posons beaucoup de questions sur son avenir, mais nous avons appris à prendre les choses comme elles viennent, car nos pensées vont souvent trop loin et engendrent des angoisses inutiles.
Notre vie est un peu plus compliquée, à cause des 3 séances de rééducation hebdomadaires, rdv neuropédiatre, rdv hôpital, mais sans son handicap Raphaël n’aurait pas cette personnalité particulière, il est vraiment drôle, souriant, malin, bref nous l’aimons tellement et comme il est.
Valérie, Cédric.
Témoignage de la maman de Côme
Il y a un an…enceinte de 7.5 mois de mon 3e enfant, je passais la 3e echographie, l’obstétricien nous annonce, à mon mari et à moi, que 3 des 4 ventricules de notre bébé sont dilatés de façon sévères : 30 à 33 mm au lieu de 10 maximum normal…il nous a dit qu’il y avait peu d’espoir, que le bébé serait certainement gravement handicapé ou invivable…
Nous avons subis divers examens dont un IRM pour trouver la cause de cette hydrocéphalie. Notre bébé avait fait une hémorragie cérébrale de stade IV intra utero, une partie de son cerveau a été détruite. On nous a annoncé de très probables séquelles moteurs et neurologique. Malgré l’avis défavorable des médecins, nous n’avons pas accepter l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) qu’ils nous proposaient.
Le mois et demi qui a précédé la naissance a été ponctués de nombreux examens, notamment d échographies régulières pour contrôler l’évolution de l’hydrocéphalie, qui semblait active… les spécialistes n’étaient pas du tout encourageant et le diagnostique terrible : mort à la naissance, multi-handicape, risques accru de crises d épilepsie, opération certaine…bref c’était pas la fête et tout nos projections familiales avec 3 enfants en parfaites santé s’écroulaient !
Nous avons mis au courant tous nos proches et le ciel, nous avons reçu beaucoup de soutien, d’aide et de prières!
La naissance a été déclenchée à 38 semaines pour éviter que sa tête grossisse trop, avec bloc de réanimation sur le pieds de guerre. L’accouchement s’est très bien passé avec une équipe super. Côme était un magnifique bébé, qui a pleuré tout de suite, a réussi les test apgar 10/10 et 10/10, a tété tout seul…5 jours après nous rentrions chez nous avec Côme…contre toutes attentes, l’ hydrocéphalie s’étant stabilisée et les conséquences de l’avc encore non observables.
Côme a été suivis dès ses premiers mois par un neuro-pédiatre et c’est donc bien tôt que nous avons décelé son hémiparésie du côté gauche.
A maintenant 11 mois, Côme est un super et superbe petit garçon. Pour le moment, niveau éveil, il n’y a aucun problème, c’est un petit bonhomme, souriant et réveillé. Côté moteur, il est un peu en retard par rapport aux bébés de son âge, il ne se déplace pas et ne se lève encore et a du mal à utiliser sa main gauche qu’il tient souvent fermée.
Il est suivi toutes les semaines en kiné et psychomotricité depuis ses 5 mois et les spécialistes sont assez positifs quand à la suite de son développement. Nous savons qu’en grandissant il y aura peut-être d’autres problèmes qui apparaîtront…nous profitons de sa présence, tel qu’il est maintenant…à chaque jours suffit sa peine!
Sa dilatation ventriculaire est toujours présente, on surveille juste qu’elle n’évolue pas…ça ne se voit pas du tout, même si les mesures sont 3 fois supérieures à la norme.
Ce qui est certain c’est qu’on ne regrette pas de l’avoir avec nous, malgré sa différence, il est un rayon de soleil dans notre famille et fait le bonheur de ses parents, de son frère et de sa sœur avec qui il s’entend à merveille!
Nous faisons de notre mieux pour l’élever de la même manière que les 2 grands, même si nous sommes certainement plus attentifs à ses pleurs et désagrément que pour les aînés. Je pense que c’est une chance pour lui d’être le 3e car son frère et sa sœur sont des stimulateurs permanents !
Voilà notre petit témoignage, j’espère qu’il permettra à d’autre famille d’y voir un peu plus clair…nous même nous sommes encore en phase de « découverte » de l’hémiparésie : quand et comment va-t-il marcher ? Aura-t-il d’autres séquelles ?… surtout que chaque cas est différent!
Bon courage!
Témoignage des parents de Léandre
Nous allons ici, juste exposé ce qui s’est passé pour notre cas personnel. Nous souhaitons vous mettre en garde sur le fait que nos choix n’engagent que nous et ne sont pas forcément une référence pour chaque enfant, car chaque enfant est différent et que l’atteinte n’est pas la même pour tous.
Léandre est né en 2004.
0 à 4 mois :
Nous ne nous apercevons de rien hormis le fait que j’avais des difficultés à enfiler son bras droit dans un body ou autre vêtement car j’avais l’impression qu’il le contractait.
4 mois :
Je m’aperçois que son bras est « entortillé » sur lui-même. Après maintes visites chez médecins et spécialistes, le verdict tombe. Il est atteint d’hémiparésie droite. L’image est terrible, une grosse tâche blanche au cerveau nous démontre qu’une partie de celui-ci est détruite de manière irréversible. La bonne nouvelle (si je peux m’exprimer ainsi !), est que le cerveau est capable de produire des ramifications à force de stimulations et « réparer ailleurs » la partie détruite. On nous dit de faire de la kiné de suite. Le kiné vient tous les jours, puis nous propose de faire du patterning. C’est ainsi que trois bénévoles vont stimuler Léandre une fois par semaine (formés par le kiné). Léandre va donc être stimulé huit fois par semaine ! Et ce, de 5 mois jusqu’à 14 mois.
7 mois :
Léandre arrive à se tenir assis (le kiné lui a stimuler le dos et les côtés). Je décide de le mettre dans un trotteur. Je ne laisse jamais seul. Léandre essaie d’avancer mais il laisse traîner sa jambe. Je le laisse de plus en plus souvent dans le trotteur et de plus en plus longtemps. Sa main droite est inerte et reste complètement en arrière sur le trotteur.
8 mois :
Léandre s’est redressé seul de la position allongée à la position assise. Il essaie de ramper avec un seul bras.
9 mois :
Afin de stimuler davantage la marche, je le mets dans un harnais de marche. Au début, il ne tient pas debout, sa jambe se dérobe sous lui. Je l’exerce tous les jours. Progressivement, il arrive à se tenir debout, puis à s’appuyer sur sa jambe. Les séances sont longues et fastidieuses pour nous deux mais j’arrive à l’entraîner jusqu’à 2 heures par jour.(de manière ludique).
10 mois :
Le patterning est toujours en place. Le kiné le fait travailler de manière ludique :
- jeu des doigts avec marionnettes
- avec des pinces à linges sur les doigts de la main droite… (Voir trucs et astuces)
1 an :
Je m’aperçois que Léandre se penche sur le côté droit et à l’air triste à chaque fois qu’on le met dans sa chaise ou sur le trotteur. Après conseil du médecin de rééducation fonctionnelle, nous lui faisons faire un siège moulé. Il retrouve le sourire et en même temps arrive à jouer sur ce siège.
Léandre à 1 an
13 mois :
Il arrive à se lever dans son parc et faire quelque pas en se tenant. Il chute souvent. Pour éviter de se cogner dans les barreaux, nous achetons un bonnet anti-chutes. Léandre arrive à faire le tour de sa petite cabane de jardin (jouet) en se tenant toujours avec son bonnet (pour éviter les bosses).
Léandre arrive à faire du quatre pattes. Je protège les murs et surtout les coins de murs (avec des tapis de sol assez fin que j’ai trouvé dans un magasin de sport). J’ai aussi acheté un grand tapis de sol afin qu’il s’entraîne à marcher seul sans risque de chute accidentelle.
- Photo où l’on voit Léandre et son bonnet anti-chute
- Photo où Léandre pousse son tracteur de sa main gauche, protégé par son bonnet anti-chute
14 mois :
Le jour de ses 14 mois, VICTOIRE ! C’est le jour de ses premiers pas. Par contre, il n’arrive pas encore à se relever seul. Lorsqu’il chute, il n’arrive pas à mettre ses deux mains pour se protéger, donc il chute sur sa tête. J’achète un bonnet pare-chocs (voir trucs et astuces). Par contre, Léandre refuse qu’on touche à sa main. Le kiné décide d’arrêter le patterning et d’espacer les séances à 2 fois par semaine afin de ne pas le dégoûter.
15 mois :
Léandre met son pied en «équin». Il a maintenant une attelle de jour et de nuit. Il chute très fréquemment, je lui laisse son bonnet, je suis toujours derrière lui. Il veut monter les escaliers. Au démarrage, il monte uniquement avec sa jambe gauche. A force de le stimuler, il arrive à monter avec ses deux pieds.
17 mois :
Alors que j’étais occupé avec ses deux frères dans le jardin. Léandre a réussi à se relever seul et tenir debout.
19 mois :
Il veut monter les escaliers sans qu’on le tienne. (Nous restons derrière) Il commence à s’exprimer.
2 ans :
Léandre fait des phrases. Il est très dégourdi, volontaire et a la joie de vivre. Il a compris son handicap et trouve des solutions seul (pencher la tête lorsqu’il boit afin d’éviter de baver,…). Les chutes sont nombreuses et je lui laisse le bonnet.
A ce propos, le kiné me dit qu’il faut que je le lui enlève afin que Léandre se rende compte que tomber fait mal et que cela l’obligera à faire des efforts pour ne pas chuter. A contrecoeur, je m’exécute, mais après quelques chutes (pour lui et frayeurs pour moi), le résultat est spectaculaire !!
Non seulement, il chute de moins en moins mais en plus, il acquiert de la rapidité.
2 ans et 6 mois :
Je décide d’inscrire Léandre à la piscine. Comme il veut faire comme ses frères, à l’aide un gilet gonflable, Léandre est comme un poisson dans l’eau. Il fait beaucoup de progrès avec sa main.
2 ans et 10 mois :
Léandre marche en boitillant à peine, sa main est de moins en moins vers l’arrière. Il sait maintenant monter les escaliers et peut descendre sans aide. (mais maman devant). Nous avons protégé au maximum les escaliers (moquette épaisse en cas de chute,…).
Il essaie de courir et s’entraîne des heures durant. Je n’ai plus besoin d’être derrière lui systématiquement. Il est capable de manger seul si on lui met un rebord d’assiette et le yahourt dans une tasse. Entre temps, je lui apprends à se dévêtir d’une seule main pour aller aux toilettes, essayer de lui faire tenir sa feuille avec sa main droite lorsqu’il dessine. Je lui l’oblige à mettre sa main droite sur la table lorsqu’il mange (comme ses frères) afin qu’il prenne conscience de sa main.
3 ans :
Léandre est rentré à l’école. Nous avions demandé une Auxiliaire de Vie Scolaire. Pour le moment, elle ne lui a servi que dans la cour de récréation où il a fait deux chutes depuis la rentrée. La maîtresse nous signale qu’il arrive (pour l’instant) à se débrouiller dans la classe. Il commence à se servir de sa main droite, joue de plus en plus avec ou s’en sert pour s’aider. C’est également la main qu’il me donne quand nous sommes dans la rue.
Nous sommes très fiers de notre petit garçon et de l’aide de ses frères à son égard.
REMERCIEMENTS :
Je voudrais également remercier des personnes importantes dans cette épreuve :
Notre kiné qui nous a remonté le moral d’une manière exceptionnelle (qui est toujours présent), de tous les conseils qui nous a donné notamment celui-ci :
Ne surprotéger pas votre enfant, vous allez le rendre capricieux et plus handicapé !! (Ce fut difficile car on culpabilise)
Les bénévoles qui sont venus chaque semaine sans rater un rendez-vous et se sont occupés de toute la famille également.
Le médecin de rééducation fonctionnelle pour ses précieux conseils et pour son aide précieuse dans la création de cette association. Et une personne qui ne s’est pas rendue compte à quel point elle a été importante sans le vouloir. Alors que je me résignais à accepter que sa main droite ne fonctionnerait pas, j’ai rencontré une femme dont le fils avait été atteint d’hémiparésie également. Elle m’a raconté qu’elle le stimulait du matin au soir grâce à cela et aux professionnels, ce petit bonhomme de 3 ans avait tout récupéré et l’espoir est revenu. Merci Madame (C’est à partir de ce moment que m’est venu l’idée d’une association)
Enfin, toute notre famille et nos amis qui ont su nous soutenir !!
Témoignage (suite) :
9 juin 2008 : Léandre arrive à se suspendre aux anneaux, seul, avec ses deux mains pendant quelques secondes. (je précise qu’il était en train de jouer avec son frère)
16 juin : Toujours en jouant, il arrive à se suspendre à l’échelle horizontale de la balançoire !!
4 ans : 15 mars 2009 : Je ne sais pas si c’est suite à la rencontre mais Léandre à réussi à faire du vélo seul. Seulement, le vélo n’est pas adapté et il est très fatigable. Même jour, il arrive pour la première fois à tenir son petit suisse dans sa main droite !!
Témoignage d’un jeune homme de 20 ans
Messsage 1
Bonjour,
Je me permets de vous écrire pour vous encourager dans votre démarche.
Je suis atteint d’une hémiparésie droite congénitale. (Aucune explication : tout s’est pourtant bien passé à la naissance). Je vous écris pour vous dire que je vis une vie normale.
L’handicap est plus ou moins non voyant (juste la main qui part en bec de signe comme ma maman le dit quand je n’y pense pas). Je fais de la course a pied (45 min sur 10km) donc vos enfants pourront devenir des petits coureurs. C’est grâce à cela que je me suis mis à courir pour montrer qu’on pouvait courir plus vite que les autres.
J’ai une vie sentimentale stable. (Plus de deux maintenant que je suis avec une charmante jeune fille)
Je vais vous donner quelques conseils (si je peux me permettre).
Si j’en suis la aujourd’hui, c’est grâce à ma maman, à sa détermination. Elle m’a fait faire 10 ans de kiné, les mêmes exercices chaque semaine. Même quand je ne voulais pas. Mes muscles ne sont plus raides aujourd’hui (enfin beaucoup moins).
Je marche bien. Des fois, je boite légèrement (je dis que je suis fatigué et c’est tout) Personne n’est au courant depuis le lycée !!
Faites faire à votre enfant du kiné, encore et encore Faites lui faire des exercices Faites le travailler avec des pros.
Un jour vers 14 ans, j’ai eu une période ou je voyais beaucoup ma main un peu raide.
Donc direction spécialiste de la main à Lille pour une éventuelle opération. Le spécialiste m’a dit : Oh que non pas d’opération : Aucune des opérations ne pourra faire mieux que ce que vous avez là. Donc faites faire du kiné à votre enfant, faites le travailler, il vous remerciera plus tard.
Je me souviens de quelques progrès que j’ai faits.
La première fois que j’ai pu porter un verre et une assiette dans ma main droite (8-9ans)
La première fois que j’ai réussi à faire des pas chassés coté droit.(12 ans)
A oui j’oubliais : je suis en école d’ingénieur donc l’hémiparésie n’a pas de répercussion sur le cerveau.
Messsage 2
Alors d’abord je vais essayer de répondre à vos questions :
D’abord le kiné c’était tout les mardi soir sur la table à manger. Le kiné se déplaçait chez moi. (Enfin c’est les plus anciens souvenirs que j’ai mais j’ai cru comprendre bien plus tard que j’avais un autre kiné tout tout bébé mais que ca n’avait pas été mais je ne suis pas sûr…)
Donc, je me rappelle que tout les mardis soir, mes deux frères avaient interdiction d’aller dans le salon. J’étais seul avec le kiné
Les exercices étaient toujours effectués uniquement du coté droit
Je ne me souviens plus beaucoup des exercices précis mais un de ceux-ci était de serrer la main. Apprendre à serrer une main pour dire bonjour… (c’est pas si simple mais avec du courage, on y arrive) car lorsqu’on tend la main pour dire bonjour le poignet n’est pas dans le prolongement de la main (j’espère que vous voyez ce que je veux dire : bec de signe) Je viens de retourner sur votre site pour voir le coté dont souffre votre enfant : le droit comme moi.
Son poignet fera la même chose. Cela sera donc un exercice très important pour lui. Bien le faire pour ne pas être « démasquer » de suite. J’utilise ce terme démasquer car mon idée est vraiment de tout faire pour ne pas le montrer.
Pour m’aider à ce que mon poignet ne plonge pas vers l’intérieur, il prenait ma main et tirer vers l’extérieur (avec le recul d’aujourd’hui, je crois qu’il faisait travailler mon tendon ou un truc comme cela)
Pour le pied, le gros problème c’est de poser le pied quand on marche. Je suppose que quand votre fils marche il marche bien d’un coté et sur la pointe du pied droit (il a du mal a poser son talon droit)
Et bien mon kiné essayait de m’étirer le talon d’Achille (rabattre mon pied sur moi quand j’étais sur le dos).
Mais l’exercice qui m’a le plus marqué est le suivant :
A la fin des séances, il me disait « debout » et je devais marcher dans le salon. Mon objectif était de marcher le mieux possible afin de pas avoir de remarques (des remarques gentilles du style : pousse sur ton talon)
Parfois mes parents dans l’autre salle me regardaient marcher. Le regard de l’autre fait beaucoup évoluer.
Vous savez, la progression est très liée à la motivation. Mettre votre enfant face aux regards des autres peut être dur à accepter pour lui. Mais face à sa famille, à son kiné. Il essayera de faire en sorte que vous soyez fier de lui.
Je vais vous dire pourquoi. J’ai commencé à bien marcher au moment d’entrer au collège, nouvel établissement, nouveau camarade.
Le stress chaque matin pour une chose, l’entrée dans la cour.
Ma maman nous déposait (avec mon frère) et on entrait dans la cour. L’entrée était très très longue et tout le monde regardaient les gens qui arrivaient.
Voir tous ces gens vous regarder et bien croyez moi on fait drôlement plus attention à ne pas attirer l’attention par notre démarche (évidemment j’avais des semelles dans mes chaussures)
Pour les moqueries, j’en ai subi pendant le primaire. Après, c’était fini. Mes progrès étaient tels que je n’attirais plus l’attention. Mais je crois que les moqueries ont laissé des traces. Il m’arrive parfois d’accrocher sur une phrase ou sur un mot encore aujourd’hui.
Ma maman a aussi fait un choix judicieux. J’aimerais vous en faire part.
Elle m’a inscrit au judo à 6ans avec mon frère (il en avait 4ans). Je lui ai demandé un jour : pourquoi le judo maman, pourquoi pas le foot, le vélo, le tennis ? Elle m’a répondu : pour que tu saches te défendre. Et comme ça ton frère pourra te défendre aussi.
Je pense qu’elle a eu raison de ne pas me protéger à 100%, de ne pas me couver, de me laisser affronter les moqueries.
Je n’étais pas un champion, mais j’ai gagné quelques compétitions. J’étais un compétiteur correct.
A un âge où j’étais capable de choisir (13 ans). J’ai arrêté le judo pour un autre sport. Je pense qu’il serait judicieux d’inscrire votre fils dans un sport ou il pourra se confronter aux autres, et un sport physique.
J’ai arrêté le kiné vers 14 ans car j’en avais marre. Toujours assis sur la table à manger, toujours les mêmes exercices.
Je vais maintenant vous parlez de ma chérie (Léandre aura aussi un jour une vie sentimental)
Je lui ai tout dit lorsqu’on s’est mis ensemble, elle a voulu savoir exactement ce que c’était, en quoi ca me gêner au quotidien, si c’était contagieux, si c’était transmissible génétiquement (mes enfants vont il avoir ce problème… è Non)
Et puis à partir de ce moment là, ou j’avais répondu à toutes ses questions (Quand elle a vu que c’était qu’un mini problème musculaire), je lui ai demandé de ne plus en parler sauf si elle avait une question sur ce point et la elle était obligé de me la poser. J’ai envie qu’il n’y ai aucune retenue mais en aucun cas cela doit être un sujet de discussion « comme ca ». Enfin c’est mon choix.Ca ne compte pas pour elle car moi-même je n’y pense pas. C’est juste dans un coin de ma tête.
Vous savez j’ai croisé des gens qui ont une hémiparésie. On les repère de loin, ils boitent, ils sont raides. Je me dis que j’ai vraiment beaucoup de chance. Je me suis même demandé si je n’étais pas la personne qui avait une hémiparésie qui se voyait le moins…
Peut être que oui si on compare à tous ceux qui l’ont et qui ont mon âge. Mais c’est vrai que maintenant ils y a beaucoup plus d’outils, d’informations. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui poussent les progrès encore plus loin.
Je vais vous dire : Le seul outil que j’avais : l’attèle pendant la nuit mais surtout une rage de combattre ce problème et l’amour d’une maman. (Pas de truc pour la tête, pas d’aide pour l’école, …)
Bravo et continuez.
Messsage 3
Bonjour,
Désolé de vous répondre que maintenant mais j’avais un examen ce matin. Alors je vais répondre à vos questions : Concernant la jalousie. Ma situation est un peu différente de celle de Léandre.
Je suis l’ainé, Léandre le dernier. Pour ma part j’ai peu d’écart avec mon premier frère et quelques années avec le second. Donc concernant ce dernier, il n’y a jamais eu de jalousie car lorsqu’il a atteint un âge pour comprendre, j’avais déjà eu le temps de faire de multiples progrès et donc je n’ai eu aucun avantage. Concernant le premier, aucune jalousie non plus. Quand on devait aider ma maman dans les taches de la maison, elle évitait de me donner des trucs lourds à faire. Par exemple je vidais le lave-vaisselle et mon frère allait mettre les bouteilles et cartons au conteneur. A partir de la aucune jalousie car aucun favoritisme. A oui je voulais vous dire quelque chose que je n’ai pas aimé et que ma maman a fait.
Cela ca évitera peut être que vous le fassiez pour Léandre. Ne dites jamais à ses frères quelques choses du style : Peux- tu porter cela pour m’aider car ca va être dur pour Léandre (même si c’est vrai) Dites plutôt, Léandre peut tu m’aider, peux- tu aller porter les cartons … Et c’est lui qui vous dira oui ou non si c’est trop dur (j’espère que vous avez compris mon raisonnement …) A oui quelques infos qui peuvent vous intéresser.
J’ai fait conduite accompagné, j’ai eu mon permis du premier coup et je conduis une voiture normale. Quand je freine je ne pose pas mon talon, c’est comme cela mais je conduis sans problème. J’ai juste dû passer une visite médicale pour que l’auto école s’assure que j’avais la force requise pour conduire. J’ai aussi pensé : il y a quelque chose que je n’arrive pas à faire : couper mes ongles de la main gauche. C’est très dur.
Voila un défi pour Léandre lorsqu’il sera un peu plus vieux. Pour couper une feuille, je ne sais pas du tout, je suis gaucher j’utilisais des ciseaux de gaucher. J’utilise la main gauche. Léandre n’arrive pas à couper de la main gauche ? Votre remarque sur la force de sa main gauche m’as fait sourire. C’est tout à fait cela. Je me suis toujours dit qu’on avait la force d’un bras et demi du coté gauche. Et croyez moi sa force va continuer à être là. Entre frère, on s’amusait à faire des bras de fer. Comme cela je progressais du coté droit et mes frères progressaient du niveau gauche. Cela montre qu’on s’entendait bien et qu’on s’entend toujours bien. Vers 13-14 ans j’ai passé 2 mois avec un plâtre pour forcer à poser mon talon. Toutes les semaines on aller enlever le plâtre pour en mettre un nouveau avec un nouvel angle de pied (de plus en plus grand). Voila une technique que j’ai faite. Je ne sais pas si elle a été bénéfique mais en tout cas elle n’a pas fait pire. Je crois avoir répondu à tout. Si ce n’est pas le cas, ceci est un oubli.
Messsage 4
Bonjour, Félicitation pour le nouveau site, il est vraiment bien. C’est bien d’avoir continuer un peu votre témoignage, de pouvoir lire d’autre témoignage (notamment la maman qui a des jumelles) J’ai vu que vous aviez effectué une rencontre. C’était une très bonne initiative. Votre site allie simplicité de compréhension et quelques parties techniques avec les médecins. Il est très bien.
Il m’a aussi permis d’avoir connaissance d’un champion de course qui avait « notre » problème. J’ai ainsi pu voir que j’avais encore un peu d’entrainement à effectuer pour être à son niveau. Mais une chose importante : faire de la course à pied avec une hémiparésie amène souvent de petite indisponibilité pour blessure (deux semaines par exemple). Cependant j’ai du faire face à deux longues blessures (qui apparaissait uniquement quand je courais et ne me gênais donc nullement au quotidien) pendant 9 mois Alors non je ne fais pas de ski.
J’avais essayé vers l’âge de 8 ans. Les skis étaient trop lourds pour moi, je n’y arrivais pas. Je mettais donc essayais un peu au ski de fond. Et pour être franc, je n’y suis jamais retourné. Chaque hiver, mes parents et mes frères partent à ski. Moi je n’y vais pas. Ce n’est pas qu’ils m’interdissent. Au contraire. Mais c’est moi qui leur dis non. Pourquoi ? ==> la peur
N’avoir pas réussi car j’avais 8 ans ca peut se comprendre mais si j’y retourne et qu’a 20 ans j’y arrive toujours pas. Ca me fera vraiment vraiment vraiment mal. Donc pour l’instant le mieux est de ne pas savoir. Même si je serais obliger un jour car mon amie est la reine de la neige. De même pour les rollers, je n’y arrive pas. Pour le vélo : Je suis le roi du vélo. J’aime le vélo et en plus je suis bon. J’ai déjà fait des sorties de 130 km en une journée avec un sac à dos pour aller à la mer. Je me fais souvent des balades. J’ai également effectué des compétitions du duathlon et j’ai eu quelques victoires.
Donc je suis sur que Léandre fera du vélo normalement. Mais il vous faudra effectuer une petite astuce : Inverser les freins de coté. Tout les vélos ont le frein arrière du coté droit. Sauf que pour nous ca devient dur de freiner. Mon papa avait donc décidé de changer les câbles. Je freinais donc avec ma main gauche et c’était parfait. C’est toujours parfait. (Vous pouvez donc en parler au papa de Léandre)
Encore aujourd’hui mon vélo est comme cela. Cependant maintenant je sais freiner avec ma main droite et donc je peux tout a fait emprunter un vélo quelconque (même si on est tout de même un peu moins à l’aise) Sinon je peux faire du vélo sans les mains . Tout cela pour vous dire que je suis vraiment à l’aise avec un vélo. Enfin aujourd’hui, je peux écrire de la main droite quelques mots mais ca me coute beaucoup en concentration.
Je suis content si vous modifiez ce que ma maman avait fait. Le mieux est vraiment que Léandre vous dise ses limites et non vous qui lui imposiez des limites. Vous pouvez très bien demandez à deux de vos enfants d’aller mettre les bouteilles et cartons au conteneur (mais n’excluez par Léandre).
Bonne journée.
Témoignage émouvant de Claudine
Madame,
Nous sommes parents de Lisa qui est née en septembre 2000.
Elle et sa jumelle Léa sont nées à 6 mois de grossesse. Le lendemain de leur naissance. Lisa a fait une hémorragie cérébrale et a fait 2 mois d’hospitalisation dont 5 semaines de soins intensifs.
Quant à Léa, malheureusement, elle est décédée à cinq jours, suite à sa trop grande fragilité.
Ayant de plus grands enfants, nous avons pu constater que Lisa ne grandissait pas comme son frère et sa sœur. Au bout de quelque mois, nous nous sommes aperçu qu’elle n’attrapait pas les objets de la main gauche.
Elle n’avait pas la motricité d’un enfant de son âge, Nous étions suivis par des médecins de l’hôpital de Besançon. Lisa était donc une enfant pas tout à fait comme les autres ; mais elle était et est adorable, pleine de vie, toujours souriante.
Pronostic des toubibs : légère hémiplégie côté gauche ; Kiné, kiné…
Cela fait depuis sa naissance que nous suivons Lisa, avec tout ce qu’elle a subit et ses très très nombreuses chutes. Elle ne manque pas de courage et nous donne une bonne leçon de vie. Bien sûr, elle au eu droit à l’orthèse de nuit pour éviter la rétractation de ses muscles. En 2006, Lisa a subit une intervention chirurgicale suite à des injections de toxines qui n’étaient plus efficaces. Maintenant, elle va toujours chez son copain le kiné, toutes les semaines. Elle tombe toujours, mais quand même moins. Elle a maintenant 8 ans. Bien des difficultés pour tout ce qui est calcul, repère dans l’espace. Du point de vue scolaire, elle s’investit à fond, et malgré des résultats irréguliers , elle est toujours heureuse.
Il ne faut pas oublier les séances chez l’orthophoniste, et aussi le soutien scolaire….
Je voudrais dire à tous les parents qui ont des enfants comme ma fille qu’ils doivent être courageux, le chemin de la vie n’est pas facile.
Il ya des moments où on baisse les bras, mais nous n’avons pas le droit car nos enfants n’ont pas demandé à être comme ils sont ; il y a pire handicap.
Claudine
Emilie 20 ans
Bonjour à toutes et à tous ! Je me suis dit que mon témoignage pourrait peut être vous apporter. Je m’appelle Emilie, j’ai 20 ans et je suis atteinte d’une hémiparésie droite de naissance. Elle se manifeste par un manque d’habileté et de force au niveau de la jambe et du bras droit.
Mes parents ont remarqué ce problème (on n’a jamais employé le terme handicap et je ne le vis pas du tout en tant que tel) à l’âge de 6 mois, car je ne saisissais les objets que de la main gauche.
Suite à un rendez vous à l’hôpital (à l’actuel CAMPS), le diagnostic a été posé.
J’ai immédiatement été prise en charge a raison de plusieurs séances de kiné et d’ergothérapie par semaine à l’hôpital. Cela a continué à la maternelle et ensuite au primaire j’avais une séance de kiné + ergo par semaine à l’hôpital ainsi qu’une séance de kiné par semaine chez un kiné libéral.
Au collège, cela a évolué, je n’allais plus au CAMPS (seulement un rendez vous annuel, sorte de check up), et je bénéficiais de 2 séances de kiné libérale par semaine.
Au lycée, j’ai continué sur le même rythme.
Maintenant que je suis dans le supérieur dans une ville différente j’ai donc changé de kiné (dur de changer les habitudes après 11 ans), mais toujours au rythme de 2 séances par semaine.
Je dois préciser que si ce rythme peut vous paraître soutenu il est du au fait que je ne fasse pas de sport (pas par impossibilité mais car je n’aime pas ça) et que je souhaite conserver mes acquis (souplesse, habilité). Mais le sport peut être une bonne alternative à la kiné je pense à partir d’un certain âge.
Alors maintenant côté scolarité, je n’ai été pénalisée d’aucune façon. En effet, je suis entrée à l’école à 1an et 11 mois (petite fille de fin septembre propre et très bavarde). La directrice, formidable, n’a pas formulé d’objections, en apprenant mon petit « problème ».
J’ai suivi une scolarité tout à fait normale, j’étais très intéressée, autonome et vive d’esprit. On m’a même proposé de sauter le CM2, chose que j’ai refusé ne voulant pas me séparer de mes amis.
Collège, lycée, tout c’est très bien passé, je n’ai jamais redoublé, j’ai été une bonne élève (simplement dispense de sport étant donné que je n’aimais pas le « sport-compétition » et comme j’avais un niveau moindre en sport, je ne voulais pas de différence avec les autres, j’ai donc demandé une dispense).
J’ai obtenu un bac S mention assez bien.
Par la suite, j’ai intégré une grande école de commerce post-bac où je suis en troisième année. Cela fait donc trois ans que j’ai quitté mes parents pour prendre mon indépendance, j’ai mon petit chez moi et tout se passe à merveille.
Pour finir (oui je sais je suis bavarde), côté relationnel, ça c’est toujours très bien passé, mes parents m’ont élevé de la même façon que mon frère et ma sœur (plus jeunes) sans jamais faire de différences. Je les en remercie d’ailleurs.
A l’école maternelle et primaire, on m’a toujours acceptée comme les autres, les petits camarades étaient au courant et ne m’ont jamais fait de remarque désagréable, ils m’aidaient quand j’avais du mal à faire quelque chose.
Au collège et au lycée, la plupart des gens ne connaissait rien de ma particularité, ou quand ils le savaient étaient compréhensifs. Je mettais simplement mes profs au courant, surtout mes profs de maths et matières scientifiques (pour les exercices plus « pratiques »).
J’ai des amis formidables, je fais du shopping, des soirées, je vais en boite, bref, j’ai et j’ai toujours eu une vie ordinaire, la même que celle des gens de mon âge, à la différence près que j’ai des rendez vous de kiné….
Après, c’est vrai qu’il y a différents niveaux d’atteinte dans l’hémiparésie, mais je veux rassurer les parents et leur dire que nous avons une vie normale, même s’il y a quelques adaptations.
Voilà, j’espère que ce roman aura pu vous être utile.
Emilie
Témoignage des parents de la petite Ambre
Nous sommes les heureux parents d’une petite fille, prénommée Ambre, âgée de 20 mois.
Ambre présente une hémiparésie gauche dont le diagnostic a été posé pendant ma grossesse lors de l’échographie du 7ème mois. Nous n’avons pas connaissance exacte de la cause de son hémiparésie mais il s’agit probablement d’un AVC.
Ambre a été prise en charge dès l’âge de 7 mois : séances de kinésithérapie et de psychomotricité effectuées en libéral. Aujourd’hui, elle est prise en charge au CAMSP à raison de 2 séances de kiné, 1 séance de psychomotricité et 1 séance d’ergothérapie par semaine. C’est un programme chargé pour une petite fille de son âge mais elle s’y adapte très bien pour l’instant et les bénéfices qu’elle en tire sont réels.
Parallèlement à sa prise en charge, Ambre porte deux attèles. En effet, elle présentait un pouce adductus à la main gauche dès sa naissance. A l’âge de 11 mois, le neuropédiatre qui la suit au CAMSP a donc prescrit une attèle, en résine moulée sur sa main, qu’elle porte toute la nuit. Ce n’est pas toujours évident pour qu’elle la conserve mais en rusant (sparadrap pour éviter qu’elle se l’enlève ou dernièrement, création d’une « mitaine » en coupant une chaussette) on y arrive. Elle a également depuis le même âge une attèle de jour, souple celle-ci, qu’elle ne porte que quelques heures et qui lui permet de jouer tout en assurant une ouverture de la première commissure. Nous ne savons pas combien de temps elle devra les porter mais nous avons constaté un réel bénéfice au niveau de sa main gauche qu’elle ouvre et qu’elle utilise, certes de manière un peu crispée mais son intérêt pour cette main n’est pas négligé, loin de là. C’est une première victoire.
Lorsque Ambre a commencé à marcher (à 16 mois), il a été diagnostiqué un valgus au niveau de ses pieds. Le pied gauche présente bien entendu un valgus plus important. En d’autres termes, ses pieds s’affaissent vers l’intérieur et elle marche en quelque sorte sur la tranche interne de sa voute plantaire (problème d’hypotonie) avec une rotation exagérée de l’avant pied vers l’extérieur.
Afin de corriger cela, des coques talonnières sur moulage des pieds ont été réalisées. Ces coques se glissent ensuite dans des chaussures classiques pour enfants. Cela demande tout de même une petite gymnastique au départ et surtout des chaussures avec une grande ouverture pour y glisser la coque.
Malheureusement, nous avons vite constaté que le poids de l’ensemble, chaussure et coque, était trop lourd à déplacer pour son jeune âge et pour sa force musculaire, surtout qu’elle commençait tout juste à marcher. Par conséquent, elle se déplaçait en trainant de biais son pied gauche au sol, ce qui lui conférait une démarche boitante.
Heureusement, la kiné et la neuropédiatre ont très vite réagies ; les coques ont été remplacées par des chaussures orthopédiques. En comparaison, les chaussures sont très légères et le problème de boitement est entrain de disparaitre. Nous reprendrons les coques plus tard lorsqu’elle aura grandi et se sera un peu musclée les jambes. Le plus important pour l’instant est d’avoir un meilleur appui pour la marche tout en corrigeant la déformation qu’engendre son valgus.
A travers ce témoignage, nous espérons avoir apporté des informations et du réconfort à d’autres parents.
Comme tous les parents dans notre cas, nous nous sommes sentis complètement perdus et isolés à l’annonce du diagnostic. Mais rapidement, nous avons contacté les professionnels, mis en place son suivi et visiter très régulièrement le site de l’association. C’est très important de prendre très tôt les choses en main et de bien s’entourer. J’ai la chance d’avoir pu cesser temporairement mon activité professionnelle pour m’occuper d’elle et la stimuler quotidiennement.
Même si Ambre a fait et continue sans cesse de progresser, elle n’est qu’au tout début d’un très long chemin. Nous nous devons d’être forts et confiants car c’est nous qui lui donnons la volonté d’avancer et de combattre au quotidien son handicap.
J’avoue que quelquefois il m’arrive de regarder avec envie des enfants sans handicap ; je me dis « quelle chance de ne pas avoir de kiné, de psychomotricité et d’ergothérapie… ». Et puis, lorsque je pose les yeux sur ma puce, qui me gratifie d’un sourire malicieux et d’un « maman » plein d’amour, je balaie ces pensées et me dis qu’on a une chance folle de l’avoir. Elle a un handicap, c’est vrai, mais cela ne l’empêche pas d’être une petite fille curieuse, éveillée et pleine de vie, et ça c’est le plus beau.
Témoignage des parents de Romy
Témoignage 25 août 2009
Voici notre histoire.
Notre petite fille Romy est née le 13 février 2009. L’accouchement s’est déroulé de manière classique, si ce n’est l’utilisation d’une petite ventouse. Test d’Avgar impeccable.
Les 4 jours passés à la maternité se sont déroulés dans le bonheur absolu et nous sommes rentrés à domicile. Juste que l’hôpital nous demandait de revenir une semaine plus tard passer une échographie cérébrale à la petite. Test de routine protocolaire effectué sur les bébés « à ventouse », mais comme l’appareil était en panne durant notre séjour, nous l’avons passé une semaine plus tard.
C’est évidemment sans appréhension que nous nous sommes rendus à ce rdv. Et là, tout bascule : on nous parle d’asymétrie ventriculaire. Et on nous demande de repasser une échographie la semaine suivante. A partir de ce moment, notre bonheur a fait place au stress et à l’angoisse.
La semaine suivante, le coup de massue : on nous annonce que notre petite chérie a fait un AVC probablement avant l’accouchement. On nous précise que la zone atteinte est celle de l’artère Sylvienne droite. On nous dit de surveiller le côté psychomoteur gauche, qu’elle sera probablement sujette à l’épilepsie, qu’il est impossible de se prononcer sur le reste, … etc etc
Nous somme écroulés et seule la présence de notre petite fille nous remonte le moral.
Très vite, nous consultons une neuro-pédiatre et des séances de kinés sont prescrites. Jusqu’à présent à raison d’une fois par semaine ainsi qu’une séance de bébé nageur. En septembre, nous passerons à deux fois la kiné et une fois bébé nageur.
C’est la kiné qui a utilisé pour la première fois le terme « hémiparésie » et c’est ainsi que je suis tombé sur ce site.
De plus, durant les 3 premiers mois, nous avions à faire à un bébé particulièrement difficile : dormait peu, besoin permanent du sein de sa maman, pas de sieste, ne tenait pas dans un relax, crises de pleurs permanentes en soirées, … etc etc. De ce côté-là, tout s’est arrangé au 3ème mois de manière spectaculaire avec l’arrêt de l’allaitement et le passage au biberon.
Le mois de septembre s’annoncera très difficile pour nous car nous passerons une IRM qui déterminera l’étendue des lésions. Deux tests d’éveil sont aussi prévus. C’est dur de se dire qu’un bébé de 6-7 mois doive déjà être « évalué » …
Actuellement, Romy est en pleine forme. Elle sourit beaucoup et rit même souvent aux éclats. Son bras gauche est très en retrait et elle a tendance à fermer le poing. Lorsqu’on la stimule, elle arrive néanmoins à le diriger un peu mais très difficilement. La jambe gauche ne semble pas trop atteinte. Au niveau psychomoteur, la neuro-pédiatre se soucie surtout du bras gauche. Le côté droit fonctionne à merveille.
De notre côté – et surtout du mien – ce sont surtout les éventuelles séquelles cognitives qui m’angoissent en permanence. Si je pouvais mourir pour elle, je le ferais directement et il m’est actuellement impossible de mettre mon esprit au repos. J’y pense et me tracasse en permanence au point où cela déteint sur ma vie sociale et professionnelle.
J’espère pouvoir un jour apporter un témoignage plus positif mais là, j’ai souvent l’impression d’être dans un mauvais rêve et seule la présence de mon petit trésor peut m’apporter du baume au coeur.
Témoignage 31 août 2009
Je pense que nous sommes dans la période la plus angoissante vu que nous sommes remplis d’interrogations … . Quelque-part, j’aimerais déjà me retrouver dans quelques années, afin d’avoir certaines réponses, et d’autre-part, je redoute l’avenir …
C’est cette angoisse permanente qui m’empêche de profiter de quoi que ce soit de la vie actuellement. Bien entendu, que j’adore ma fille plus que tout au monde, que je passe énormément de temps avec elle, que je tente d’y apporter un maximum de joie, … etc. C’est surtout quand je ne suis pas avec elle, que je ressens le plus cette angoisse qui par moment me donne l’impression de manquer d’air … Cela fait bientôt sept mois que nous sommes parents et nous n’avons vécu cette maternité de manière normale que la première semaine. Depuis, je n’arrive plus à faire aucun plan, ni parler d’avenir tellement j’ai peur.
Moi qui était contre tout ce qui est anti-dépresseur, ai même dû en prendre durant deux mois. Je n’ai pas eu le choix car je pleurais trop souvent. J’ai stoppé tout cela il y a deux mois mais la proximité de l’IRM et des tests d’éveil me font replonger dans cette peine que seule la présence de ma fille peut consoler.
Bien entendu que je devrais me rattacher à tout le positif (Romy est bien éveillée, sourit beaucoup, a un bon maintien, bouge beaucoup et très bien – mis à part son bras gauche en retrait) mais je n’y arrive pas toujours …
Témoignage 2 septembre 2009
C’est de plus en plus le côté cognitif qui m’angoisse, même si apparement tout à l’air d’aller bien de ce côté. Mais comment en être sûr, si ce n’est qu’avec le temps qui passera …
On n’a pas beaucoup eu d’informations sur l’épilepsie mais je pense que c’est voulu de la part du neuro-pédiatre et qu’elle n’en parlera que si cela arrive un jour. La radiologue qui avait fait son échographie cranienne est la seule à nous en avoir parlé, en nous disant qu’il y avait une probabilité certaine que Romy en fasse vu qu’il y aura des cicatrisations. A bientôt 7 mois, rien ne s’est encore déclaré de ce côté et j’espère de tout coeur que rien ne se passera jamais. Bien évidemment, je me torture à penser qu’elle pourrait déjà en avoir fait et que l’on ne s’en serait pas rendu compte (dans son sommeil par exemple).
Pour tout vous dire, j’ai vu un psychiatre et je ne pense pas que cela m’ait aidé. J’ai vraiment l’impression que personne à part le temps qui passe, ne pourra m’enlever ces angoisses quasi-permanentes.
Je me rends compte que je devrais être plus positif et je pense l’être quand je suis avec ma fille. Là, j’ai souvent l’impression que c’est surtout tout mon entourage qui en souffre le plus de me voir commme ça.
Tellement de questions sont sans réponses : le langage, l’apprentissage, l’épilepsie, la psycho-motricité, … etc etc. Et le moindre signe probablement normal – comme par exemple, quand Romy bave un peu ou est difficile – me fait directement penser à son hémiparésie et ses conséquences. …
Demain, nous passons un premier test d’éveil et rien qu’à y penser, j’ai difficile à respirer. J’ai tellement peur de certains verdicts.
Témoignage 20 novembre 2009
Notre petite fille Romy a 9 mois et se porte très bien. 78 cm et 10Kg (très bon appétit).
L’irm a confirmé le diagnostique. Toute la zone de l’artère sylvienne droite est touchée.
Nous continuons la kiné deux fois par semaine et aussi une séance de bébé nageur. Son bras gauche reste très en retrait mais elle arrive à le monopoliser un peu.
Les tests d’éveil que l’on nous a fait passé font état d’un développement tout à fait normal. Les seuls exercices ratés furent ceux nécéssitant l’usage de la main gauche.
Romy est un bébé très souriant et très dynamique. En ce moment, elle arrive à se tenir sur ses deux jambes. Elle se tient assise sans aucune difficulté depuis ses 6 mois. Elle commence aussi à apprécier son parc et ses jouets. Le truc est je pense qu’elle ne nous appercoive pas sinon, elle nous réclame directement. Tout notre entourage nous trouve trop protecteurs mais comment l’être moins face à notre petit trésor.
Les nuits se passent bien mais peut-être avons-nous pris une mauvaise habitude. Romy dort dans le grand lit avec sa maman et moi dans sa chambre … avec le chien (un adorable petit cocker qui fascine Romy). Idem pour les siestes. Et pour la faire dormir, on reste toujours à ses côtés – 30 minutes en moyenne (si on compte les siestes, ca fait 1h30 passée par jour à l’endormir …). Tout ca parce que l’idée qu’elle soit seule et pleure nous est insupportable (voir plus haut les 3 premiers mois terribles que l’on a vécu).
Elle adore aussi son trotteur avec lequel, elle se déplace dans tous les sens sans aucune difficulté. Bien entendu elle a une petite tendance à utilise plus la jambe droite que la gauche mais elle l’utilise néanmoins.
On nous en avait déconseillé l’usage du trotteur mais il nous a été impossible de faire autrement car sinon, elle réclame d’urgence d’être à bras. Et comme elle n’aime pas le relax, ne reste pas longtemps dans son parc et ne dort que très peu en journée (au maximum 1h le matin et 1h l’après-midi), cela nous permet aussi de souffler un peu.
Pour le moment, mon inquiètude se dirige vers le language. Bien entendu elle émet des sons mais au final pas assez je trouve. D’autant plus qu’elle est paraît-il à un age où elle devrait faire beaucoup de « papapapapapa », « mamamamamama », « gagagagaga », …
Témoignage 30 novembre 2009
Romy a 9,5 mois et est en pleine forme. On lui a dernièrement acheté ses premieres chaussures de marche. Elle arrive à se tenir debout sans aucun problème – on a juste à la maintenir en équilibre. De jour en jour, on sent qu’elle possède plus de force dans ses jambes et elle arrive dés à présent à se relever rien qu’en poussant sur ses jambes.
Le trotteur nous sauve, en effet. L’utilisation de ses jambes n’est évidement équilibrée et elle a tendance à utiliser plus la jambes droite que la gauche (qu’elle utilise quand même beaucoup).
Je ne sais pas comment on ferait sans car c’est le seul endroit en dehors de nos bras où il y a moyen qu’elle reste plus de 5 minutes de suite. D’autant plus aussi que c’est un bébé qui dort très peu en journée : une sieste de 1h-1h30 en moyenne. Heureusement que les nuits se passent bien (de 20h-20h30 à 7h en général).
Maintenant qu’elle se déplace – avec une belle précision – en trotteur, elle est de plus en plus attirée par son environnement et tout ce qu’elle peut toucher.
Nous avons commandé un harnais de marche mais je ne sais pas si c’est préconisé ou pas. La kinésithérapeute qui la suit est très contente de ses progrés, de la mobilisation de sa main gauche et du fait qu’elle arrive régulièrement à la détendre.
Elle représente notre trésor et rien qu’un sourire de sa part nous fait chavirer à chaque fois. Nous sommes hyper fier d’elle.
La perspective d’avoir un autre enfant (nous en voulions deux au départ) revient à la surface, surtout du côté de ma compagne. De mon côté, j’y pense mais ne m’en sens pas encore l’énergie tellement il y a encore d’inconnues dans la situation actuelle. J’ai avant tout peur qu’un autre fait du destin ne survienne à nouveau, mais aussi, je me pose la question de savoir si on aura vraiment la disponibilité de s’occuper aussi bien de deux enfants qu’actuellement d’un seul.
Témoignage 25 janvier 2010
Notre petit trésor a 11 mois et plus le temps passe, plus j’ai foi en l’avenir.
Témoignage 26 mai 2010
Romy a maintenant 15 mois. C’est une petite fille très souriante et pleine de vie.
Elle est sur le point de commencer à marcher toute seule. Il manque juste d’un peu plus de confiance. D’ailleurs, il lui arrive parfois de faire quelques pas seule.
Elle porte une petite atelle (coque) à son pied gauche pour corriger sa position.
Au niveau du language, les blablabla … etc sont de plus en plus fréquents. En tous cas, elle sait se faire comprendre quand quelque-chose ne lui convient pas.
Bref, on est super fier d’elle.
Autre grande nouvelle : Romy aura un petit frère ou une petite soeur en décembre. On est super content et on espère bien entendu que le stress et l’anxièté ne nous envahiront pas. Ce n’est pas le cas pour le moment et je pense qu’on retrouve peu à peu, le chemin de nos rêves, même si il subsite encore beaucoup de zones d’interrogation.
Ma femme – on s’est marié en avril – a changé de gynécologue. Nous ne sauront jamais si responsabilité il y avait, mais dans le doute, il le valait mieux je pense. Par mesure de précaution et aussi pour nous éviter le stress/traumatisme d’une éventuelle « ventouse », le gynécologue nous a proposé de procéder par césarienne pour la future naissance.
Voilà, je voulais partager ces moments avec vous et j’espère que mon témoignage pourra donner du courage aux parents à qui cela vient d’arriver.
Témoignage 30 août 2010
Romy a 18 mois et depuis quelques jours, on peut dire officiellement qu’elle marche. Ses premiers pas « seule » remontent à son 15ème mois mais par deux fois, elle n’a plus voulu marcher sans qu’on ne doive lui donner absolument la main.
Là, elle maitrise parfaitement son espace (s’arrêter, redémarrer, ramasser un jouet, demi-tour, … etc). De plus, elle fait preuve de beaucoup de prudence. Nous sommes très fier de notre chérie. Elle possède beaucoup d’énergie et veut sans cesse bouger.
La question de la marche nous inquiétait. On savait qu’elle serait acquise mais on espérait que cela soit avant le mois de décembre car il y aura la naissance du petit frère ! La grossesse se passe très bien et le futur bébé semble en pleine santé. Bizarrement – vu le contexte – nous ne nourrissons actuellement aucune crainte à ce sujet.
La neuro-pédiatre et la kiné qui suivent Romy sont contentes de ses progrès. Elle mobilise vraiment de plus en plus sa main gauche et la détend souvent. Ma crainte va toujours vers le langage même si la neuro-pédiatre nous dit que l’on ne doit certainement pas s’en faire avant ses deux ans et que son souci, ne touche – en principe – pas le language.
image: http://hemiparesie.e-monsite.com/medias/images/4-1.jpg
Lors de la dernière visite chez la neuro-pédiatre, celle-ci – nous observant par rapport à Romy et par rapport à notre conversation – nous a vivement conseillé de ne plus répondre systématiquement à toutes ses demandes sous peine de devenir des parents esclaves, nous a-t-elle dit. Il faut savoir que Romy n’a jamais – en notre présence – été capable de s’occuper un peu seule de son côté (avec ses jouets, dans un parc,…etc) et qu’elle nous sollicite tellement qu’on est même souvent incapable de faire autre chose que de s’occuper d’elle (sinon, elle exprime son mécontentement via pleurs et cris).
Donc le mot d’ordre actuel est d’être un peu plus « sévère » – façon de parler – et de ne plus répondre à ce que l’on jugerait comme étant des caprices – quitte à la laisser exprimer son mécontentement.
Le petit frère arrivera en décembre, vers la St Nicolas.
Témoignage 15 septembre 2010
Nous nous retrouvons dans une situation où seul le temps qui passe apportera des réponses. Et il y a tellement de questions : le langage, le comportement, l’école, … bref, le futur …
Romy n’a vraiment marché qu’à 18 mois.
Je vais vous donner comme conseil de vous accrocher à fond à l’amour de votre famille et de votre enfant en particulier.
Je ne sais pas si c’est une caractéristique de l’hémiparésie mais je remarque que Romy n’est pas une enfant calme et câline. Soit, ca lui convient, soit c’est la crise. Ses séances de kinés ou autres activités se font d’ailleurs selon son humeur. Et si elle ne veut pas, et bien … elle ne veut pas. Tout le monde dit d’elle qu’elle a un fameux caractère et qu’elle sait ce qu’elle veut. Cela ne l’empêche bien évidemment pas d’être charmante et souriante. Notre neuro-pédiatre nous a conseillé plus de sévérité sous peine de devenir « parents esclaves ».
Consulter un psy pour les parents peut aider. Personnellement, cela ne m’a pas convenu. J’ai dû prendre des médicaments quelques semaines alors que j’aurais juré n’en avoir jamais besoin. En fait, ce qui m’a le plus aidé, c’est simplement de voir ma petite chérie grandir et progresser à petits pas.
Mais il est certain que chaque étape franchie dans sa progression fait apparaître un nouveau stress au niveau de l’étape suivante (là, en ce moment, c’est la langage). Et aussi, on a beau tenter d’y faire abstraction mais toutes les réflexions/comparaisons qu’on entend/constate – du genre « moi, mon enfant il a marché à 11 mois », « à 1 an, il disait déjà papa et maman », … etc – nous touchent beaucoup.
Nous attendons notre second enfant pour le mois de décembre. J’avoue n’avoir jamais nourri de craintes jusqu’à présent mais depuis quelques jours, j’ai tendance à y penser de plus en plus. Mais j’essaie de partir du principe que tout ira bien.
Témoignage 28 septembre 2010
Dans le cas de Romy, il aura fallu 3-4 mois pour qu’on dise qu’elle marche « vraiment ». Par deux fois, elle avait commencé à marcher «toute seule» mais au bout des quelques jours, elle ne voulait plus du tout. La troisième fois a été la bonne.
Lors de ses deux premières périodes de marche, elle avait effectivement un grand déséquilibre entre la hauteur de ses bras et sa démarche n’était pas assurée du tout. Je pense qu’elle n’était pas prête. La troisième fois fut la bonne. Maintenant que Romy marche vraiment, ce déséquilibre a disparu et elle se débrouille super bien. Romy est en tous cas très prudente (tant mieux) et ne tombe quasiment jamais.
De jour, elle porte en permanence une orthèse (petite coque dure). Cela lui permet de corriger la position de son pied qui a tendance à s’écraser vers l’intérieur.
L’acquisition de la marche entrainera une plus grande liberté pour votre enfant, ce qui permettra aussi de mieux assumer une certaine autorité (je trouve que ce n’est pas évident avant la marche).
Romy n’est pas encore capable de prononcer un seul mot. Elle crie souvent pour se faire comprendre. Par contre, elle comprend tout ce qu’on lui demande, du style, « vas chercher ton manteau » « vas donner ceci à papa/maman » « viens, on va au bain » « oui/non », … etc
Elle adore les chansons et dés qu’elle en entend une, elle se met à danser. Je regarde régulièrement – sur le PC – avec elle des clips vidéos. Je la mets sur mes genoux et je la fais danser en bougeant ses bras au rythme de la musique. J’en ai parlé à la kiné qui m’a dit que cela ne pouvait que lui faire du bien. Elle commence à s’intéresser à la télévision (émissions pour enfant du style Bumba, Pat le pirate, … etc).
Témoignage 23 novembre 2010
Romy a 21 mois. Elle marche bien depuis plus de quatre mois et pour le moment, elle pratique de plus en plus son petit cheval de bois à roulettes.
Elle se porte très bien, est fort éveillée et s’intéresse beaucoup à ce qu’il y a autour d’elle. Elle comprend tout ce qu’on lui dit/demande. Son appétit est parfois impressionnant et elle aime vraiment manger de tout, par exemple ; elle adore manger des champignons, de la quiche, … etc.
Au niveau du langage, c’est toujours le calme plat, si ce n’est des plus en plus fréquent mamamamama, souvent en direction de sa maman. Je vous avoue que j’ai beaucoup d’inquiétudes à ce niveau, surtout quand je vois l’évolution des enfants du même âge ou même un peu plus jeunes.
Pour le moment, c’est une séance de kiné et deux de natation par semaine. La kiné est super contente de son évolution.
Elle aura prochainement une petite attelle scratchable pour sa main gauche. D’après la kiné, cela devrait lui permettre de mieux saisir les choses avec sa main.
Elle est toujours aussi « énervée » quand elle n’a pas ou ne sait pas faire quelque-chose rapidement. On est un peu plus sévère sur ce point.
Le 6 décembre, Romy aura un petit frère qu’on appellera Ruben. La naissance est prévue par césarienne. J’avoue qu’en ce moment, mon stress est fort haut et que plus que comme une grande joie, cette naissance sera pour moi un grand soulagement (si cela se passe bien évidement). J’ai vraiment hâte que cela soit derrière nous.
On est un peu dans l’expectative quant à l’organisation future mais on finira bien par trouver le bon équilibre.
Témoignage 17 décembre 2010
Ruben est né le 6 décembre 2010 (3,580 Kg et 49,5 cm). L’accouchement a eu lieu via césarienne programmée et tous s’est bien passé. La maman et le bébé vont bien.
Romy ne semble pas trop perturbée par la présence de son petit frère mais elle n’en montre pas non plus un grand intérêt. Elle a 22 mois et c’est toujours une boule de nerf qui ne reste pas en place plus de 30 secondes. Elle comprend tout ce qu’on lui dit sans aucune difficulté mais côté langage, c’est toujours le calme plat.
Témoignage 31 janvier 2011
Romy a toujours une petite attelle au pied gauche et aussi à la main gauche. Elle est suivie par une kiné et nous nous efforçons de mobiliser son côté gauche le plus possible (via jeux, natation, … etc). Elle est de plus en plus capable de mobiliser sa main gauche. Dans l’ensemble, elle se débrouille très bien.
Pour le côté cognitif, nous nous inquiètons pour le language. Romy comprend vraiment tout mais … ne dit rien, si ce n’est le mot maman qu’elle maitrise à la perfection. Ce me fait mal quand je vais la conduire/rechercher à la crèche, de voir les autres enfants (parfois plus jeunes) déjà parler. Romy n’a aucune patience et veut à chaque fois, tout et tout de suite. Elle a aussi difficile à faire la même chose 5 minutes de suite. Nous sommes donc dans la période où nous devons fixer des limites et souvent lui dire « non ».
A côté de cela, c’est aussi une magnifique petite fille pleine de vie et de joie. Un rayon de soleil permanent.
Le plus difficile à vivre en tant que parents, est que seul le temps apportera réponses aux nombreuses questions qu’on se pose.
Je vais donner le conseil aux parents nouvellement dans le cas, de croire en son enfant. On traverse beaucoup d’étapes très difficiles et je sais par expérience que seuls les progrès de son enfant et le temps qui passe apportent un certain réconfort.
Pour ce qui est de l’aide de l’entourage, ce n’est jamais évident car en général, les gens ne savent pas comment s’y prendre ou le font maladroitement. Pour beaucoup, Romy a eu un petit souci et ils ont tendance à penser que c’est règlé (…). Au début, je passais mon temps à expliquer l’hémiparésie aux gens mais à la longue, je me rend compte qu’ils n’en retiennent pas grand-chose.
On apprend à mieux savoir sur qui on peut compter et ces gens là, auront toujours notre reconnaissance. Mais c’est clair que beaucoup de gens proches n’ont pas toujours eu la compréhenssion nécéssaire, mais je sais qu’en cas d’extrème urgence, je pourrai toujours compter sur eux. A leur décharge, je pense aussi que beaucoup de personnes ne savent pas/plus comment nous appréhender.
En même temps, je remarque que en dehors de mes parents, j’évite au maximum de solliciter de l’aide et n’accepte – volontiers – que celle qu’on m’impose, pas celle qu’on me propose (du style : « n’hésite pas à me demander si tu as besoin »).
Gros bisous à vos enfants.
Le chemin de Lina
Lina, le 1 .06. 2011
Le chemin d’un enfant atteint d’une hémiparésie de l’hémisphère gauche
Mon chemin, mon combat contre la différence
Tout a commencé bien avant la naissance issue d un couple d’amour volage.
Lui c’est mon père biologie ancien légionnaire et cuisinier aimant la vie et les festivités, ils étaient tout deux bien accordés à ce sujet.
Oui mais voilà la petite graine que j’étais prenait forme, grandissait dans une bulle mouvementée. Ma mère eut un coup dans le ventre porté par mon père pendant qu elle descendait les escaliers ça sait passer à quelque mois de grossesse.
Est ce cela le déclencheur ? Ou l’accouchement nul ne pourra jamais me le dire ….
Après 14 jours de vie dans ce monde qui devait être douillet, remplit de joie et d’amour.
L’ombre tombe sur ma petite tête blonde, ma mère ayant aucune fibre maternelle, ce qui me porte dans les bras de sa sœur cadette âgé à l époque de 14 ans.
Aidé par ma grand- mère, me voilà donc ballottée entre deux personnes, entre les hôpitaux car je faisais des convulsions, des crises d ‘épilepsie.
Quand ma grand mère me laissait à ma mère, je me retrouvais par moment à la limite de la vie pas manque de soin voir mal nutrition.
Un passé très lourd chargé, qui ne gagne en rien quand on a un souci de santé…
Ma mère a fait acte d’abandon donc j ai été sous la tutelle de mes grands parents.
Ma grand-mère et ma tante m’ont élevée en voulant quand même laisser les droits à ma mère, pensant qu’elle pouvait un jour prendre conscience de ses actes et développer sa fibre maternelle.
Elle pouvait venir me prendre quand elle menait une vie plus ou moins stable donc je voyageais entre deux familles.
Entre les crises d’épilepsie, mes difficultés, j’avais acquis une grande maturité pour mon âge, ce qui à ma amené à avoir une grande force intérieur.
Je me battais pour comprendre ce monde qui avançait beaucoup trop vite pour moi, la compréhension, l ‘écoute, l’attention était une épreuve à chaque instant on attendait de moi d’être un être tout à fait normal et j’ai essayé au mieux de répondre à ces attentes, dans les pleurs silencieux. Je grandissais à petit pas.
Où est la norme quand on ne peut suivre le mouvement quand tout va trop vite dans une tête d enfant et qu’on lui demande l’impossible, je n ai pas demandé à être différente, je demandai au ciel de me prendre et de changer le regard des gens.
Scolarisée normalement avec beaucoup de difficultés bien sûr car ce n était pas ma place, mon cerveau captait les choses beaucoup trop lentement et perdait très vite pour finir en fin de course en poussière.
Rien n est acquis tout est un éternel recommencement.
Suivi de plusieurs opérations 14 en tout jusqu’ à ce jour, dont 4 pour le tendon d’Achille droit.
Opéré tous les 4 ans pour agrandir le tendon, d’ou j ai gardé le pied droit plus petit que le gauche.
On n’arrêtait pas de me dire. Arrête de marcher sur la pointe, pose ton pied ….
Kiné, un vrai supplice, marre de ne pas être un enfant comme tout le monde.
De gros souci de dos à l’adolescence, mettant toute ma force sur le coté gauche afin d’alléger le poids du côté droit puisque qu’il est plus faible, les muscles de la jambe sont atrophiés, ma main n’a pas une mobilité correcte mais la volonté de me battre pour être comme tout le monde.
Ma famille na pas vu tout de suite mon problème, un apprentissage de marche tardive, je restais souvent assise ne parlant pas dans un coin.
C’est sûrement du à un mélange de santé, de soin.
Un enfant aussi petit soit-il, ressent les émotions les regards, l’estimation,
Pourquoi agir me montrer car je n’existe pas … ?
Scolairement on ma mise dans des écoles poussées.
Je suis arrivée à faire une scolarité primaire, car j ai été bien encadrée par la direction et les professeurs.
J’apprenais sans retenir comme le vent soufflant sur un gros nuage.
Je fonctionnais facilement avec des couleurs, des formes,
Les écris, la compréhension verbale, c’était une catastrophe, la faculté d’absorption était comme un éclair, ça demandait beaucoup d’effort et rien ne rentrait, si ça allait trop vite et qu’on ne prenait pas le temps de m ‘expliquer et surtout calmement.
Ce n’était pas que je ne voulais pas apprendre, simplement mon cerveau n’enregistrait pas.
J’avais une certaine haine, une tristesse envers moi -même quand je voyais les autres enfants récolter des points, faire de la gym et moi toujours à la traîne ou exclu.
J’avais des bottines pour tenir mon pied, pas de jolis mocassins, on me mettait en pantalon pour ne pas voir mon mollet atrophié, des petites choses nécessaires mais qui pouvait blesser un enfant surtout qui était différent.
Tous le monde pouvait écrire avec un belle plume, pas moi j avais juste droit à un bic ou un crayon, cela évitait les tâches sur le papier.
On me sous estimait mes capacités et je restais dans un silence.
Ayant des soucis de santé, je n étais pas au point de vivre comme une plante verte, j’avais un cœur qui battait comme tous le monde, des émotions mais ça on ne captait pas. Un regard d’adulte voit plus facilement la différence d un enfant mais ne perçois pas qu’il peut le blesser peut- être la peur d être montré du doigt, le jugement.
C’est paradoxal puisque on me demandait d être un enfant normal dans certaine circonstance et dans d’autres, on me diminuait.
Oui j’avais un souci et j’essayais au mieux de le gérer afin de ne pas décevoir.
Etant déjà blindée dans ma tendre enfance, l’adolescence fut pour moi une certaine liberté car j’étais maître de mes mouvements ayant quitté mon foyer tôt.
Je vivais avec mon handicap, je le gérais, oui cela m’a mis des freins dans ma scolarité secondaire je suis arrivée en fin de course sans diplôme pourquoi simplement parce qu’on ne m’a pas donné les bons outils nécessaires à la base pour y arriver.
Aller dans une école spécialisé ne tue pas. Il tu le regard des autres mais pas l’enfant lui même.
J ai voulu faire l’école hôtelière, peut- être pour m’identifier à un père inconnu.
Grosse erreur, je ne coordonnais pas mes mouvements correctement très lents et imprécis.
En plus le service en salle était obligatoire : impossible de porter plusieurs assiettes sur une même main, le port de la jupe et mocassins était obligatoire et je n’osais pas avouer mon souci de peur du jugement et me retrouver dans le circuit de la différence.
Voilà la différence d’un enfant handicapé : les portes se ferment sur vous.
Je ne baisse pas les bras, je change de direction, je prends les choses avec toute la meilleure volonté du monde, je ne captais rien pour arriver en fin de course, à travailler comme vendeuse dans un magasin de confiserie.
Il fallait bien que je vive car, bien entendu, reconnue invalide enfant, ma famille n’a plus fait le nécessaire après. Je me suis retrouvée face à moi même sans aucune allocation avec mes propres difficultés familiales, de santé et financières.
Ma vie a changé quand j ai rencontré mon mari.
Non je ne lui ai rien dit, j’ai caché mon problème je ne voulais plus un échec blessant.
Je me concentrai un maximum quand je lui parlais jusqu’au jour où une demande en mariage tombe. Un coup de foudre sur la tête. Moi la petite fille différente était vue avec un autre regard.
Là, je ne pouvais plus lui cacher. Je sais qu’au fond de lui-même, il voyait mes problèmes mais qu’il gardait cela pour lui pour ne pas me blesser davantage.
Il m’a prit avec mes défauts, mes qualités et mes problèmes de santé.
Avec beaucoup de patience, d’amour il m’a apprit à parler correctement même si je patouille encore un peu, à écrire plus ou moins correctement.
Les hôpitaux : il connaît, il s’est battu pour que je reprenne mes droits. 10 ans de galère avocat, médecin conseil etc… Il est arrivé au bout du chemin.
Avoir des enfants un souhait de couple, mais voilà allait- il être comme moi ?
J’ai demandé au médecin, si les enfants pouvaient avoir mon problème … Il m’a regardé d un air interrogateur et puis je lui explique mon cas. En lui disant que si les enfants pouvaient avoir mon souci, je n’en voulais pas.
II faut savoir qu’on m’a tout caché, ou manque de connaissance sur le sujet.
J’ai su réellement mon problème à l’âge de 36 ans quand j ai été trouvé un neurologue pour des migraines et perte de connaissance.
Je lui pose la question simplement : est-ce normal que mon côté ne fonctionne pas correctement ?
Je lui explique ce que je vivais et que jusque là comme réponse de la part de ma famille était : Oui, c’est parce que ta mère te faisait dormir toujours sur ton côté droit.
Quand j’ai eu mon dossier médical en main depuis ma naissance, j’ai bien cru que le ciel allait me tomber sur la tête.
Cela m’a pas découragée au contraire maintenant j’avais les explications.
J’ai deux enfants qui vivent avec mes problèmes et m’aide au quotidien car je ne retiens pas les choses, je n ai pas d’espace temps les jours de la semaine, date etc..
On ne change pas les affaires de place et on répète constamment les mêmes choses.
La vie au quotidien qui se passe tout à fait normalement.
Ecrire, parler faire les choses sont épuisantes, cela demande beaucoup de concentration et mon cerveau fatigue très vite.
Quand je me retrouve entourée de beaucoup monde je ne capte plus rien et mon mari m’aide alors. Il me connait par cœur et prends les devants rien qu’en voyant mon regard.
J’ai des problèmes de dos majeur. J’ai été plusieurs fois en traction pendant ma jeunesse. Actuellement je porte un corset, les médecins ne savent pas comment ils peuvent intervenir en m’opérant le dos, je porte une minerve. On m’a opéré des cervicales, il y a trois ans. Je porte une prothèse à la jambe droite, quand j ai des longs déplacements. J’ai le pied qui step et fatigue.
Je ne peu faire aucun sport. Je m épuise très vite mais je me bats et je crois en l’avenir, en mon chemin, car il y a pire que moi.
Enfant, je disais toujours dans ma tête : j’écrirai un jour avec une belle plume.
Chose accomplie avec l’aide de mes enfants, de mon mari et quelques personnes.
J’ai écris mon premier livre.
LE SOUFFLE DE L’ENFANT
VOYAGE ENERGERTIQUE
Comme quoi tout est possible à qui veut y croire…..
Non sans peine, mais faut aller au bout des choses, croire qu’on peut surmonter n’importe quel obstacle.
Mon souhait maintenant, c’est d’aider les enfants placés dans des centres, orphelinats, écoles
Faire des ateliers avec l’appui du livre.
Je n’ai peut- être pas la richesse intellectuelle, mais j ai la plus grande des richesses celle du cœur et ça il bat à l’infini …
C’est ça la vie : croire en soi en allant de l’avant.
Surtout écoutez les besoins de vos enfants n’essayez pas de les rendrent parfait pour les yeux des autres vos enfants seront de toute façon parfait pour vos cœurs : ça, c’est le principal…
Lina db
Témoignage de Xavier 31 ans
Je souhaite apporter mon témoignage personnel, étant moi-même atteint par ce handicap. J’ai 31 ans.
Né prématuré à 6 mois, j’ai une hémiparésie droite. J’ai eu de la kiné jusqu’à mes 15 ans et puis j’ai décidé d’arrêter : depuis je n’en fais plus. Ma situation n’a pas régressé, elle est stable. Je précise d’ailleurs que je boîte et que j’ai un peu moins de force dans la main droite. Bon, esthétiquement dans la rue, ce n’est pas le top (on passe sans doute pour un « gogol » si vous me passez l’expression), mais dès qu’on discute avec quelqu’un les gens oublient votre handicap.
J’ai toujours été consideré comme un enfant normal : j’ai été à la crèche, maternelle, primaire etc avec des enfants « normaux ». J’ai même eu des plâtres en CP et ça n’a pas posé problème (je pouvais marcher avec). J’ai suivi les cours d’EPS jusqu’en CM2 et j’ai arrêté par la suite par choix personnel (je sentais qu’à la course par exemple, l’écart devenait trop important avec mes petits camarades alors que jusque là, je courrais aussi vite…).
J’ai toutefois toujours essayé de faire les choses que les autres faisaient (et qu’on me prédisait impossible) : faire du vélo, nager, skier, etc. Je fais les même choses, certaines je ne peux pas, mais ce n’est pas un drame, je l’accepte (comme faire du hockey sur glace…). J’ai récemment fais du base-ball en club et ça s’est bien passé.
Je mène une vie normale, j’ai une femme adorable, un travail, bientôt des enfants…
Le message que j’aimerais faire passer aux parents qui viennent sur ce site, c’est que bien que vous soyez inquiets, que la prise en charge du handicap de votre enfant soit contraignante (l’emmener chez le kiné etc..) , ne lui faite pas ressentir. Eviter de parler de son handicap comme d’une fatalité à vos amis quand il est là (n’oubliez pas que l’intellect n’est pas touché… j’ai moi-même un QI assez élevé…), c’est un enfant normal en fait, différent, mais pas plus que ça : inutile de lui faire comprendre que vous le voyez comme différent : ça ne l’aidera pas à prendre confiance en lui. Il le sait déjà assez avec le regard des autres. Et l’affronter est son combat le plus difficile. Quand il l’aura vaincu, il pourra définitivement vivre une vie normale : aidez-le à accepter non pas, sa différence, car il l’accepte déjà très bien, mais le regard des autres en le banalisant.
Autre chose, prenez en compte son handicap, mais ne le choyez pas trop non plus en terme de corvées (ne porte pas ça, tu va te blesser etc), surtout si il a un traitement de faveur vis à vis de ses frères et soeurs. Il n’est sans doute pas content d’être traité différemment.
Hormis la kiné, ce n’est pas un handicap qui demande une prise de médicaments lourde, ou un suivi particulier (il y a pire). On nait comme ça, one le reste, il faut l’accepter. Seul le regard des autres peut être embêtant surtout quand on entre dans l’adolescence (bon c’est sûr, j’ai galéré un peu plus que les autres, mais j’ai la chance d’être un beau gosse ;-). Il suffit de se dire que c’est naturel pour les autres de regarder la différence. D’ailleurs on fait la même chose vis à vis d’autres handicaps, même inconsciemment.
Voilà j’ai rien d’autre à ajouter, je trouve même mon témoignage un peu banal car c’est le cas : je mène une vie très semblable à la votre, donc pas d’inquiétudes outre mesure et profitez de votre enfant à fond !
Témoignage de Xavier 39 ans
Je me prénomme Xavier et j’ai 39 ans. J’ai été diagnostiqué à l’âge de 2 ans 1/2.
J’ai suivi une scolarité tout à fait normale et j’ai fini mes études avec une maitrise (bac+4). Actuellement je travaille en tant que documentaliste. J’ai une vie sentimentale, sociale et sportive épanouissante.
Tout n’a pas été facile, j’ai traversé certains moments de ma vie qui m’ont fait mal et dont je me souviens encore aujourd’hui.
Si j’ai un conseil à donner c’est de pousser l’enfant atteint de cette gène à faire énormément de sport et de kiné.
Mes parents n’ont jamais fait de différence entre mon frère et moi. Ils ne m’ont jamais protéger plus qu’un autre et même si cela peut sembler dur c’est ce qu’il faut faire.
Je déconseille les opérations chirurgicales car je pense que seul la kiné est la solution.
J’arrive à un âge où les effets secondaires du déséquilibre provoque des douleurs (dorsales et au genou droit). Il faut aussi penser qu’à partir de 30 ans, l’usure ce fait sentir.
Témoignage de Virgine
Chers parents,
Nous voudrions apporter le témoignage de notre expérience de l’hémiparésie. Nous avons une petite Lou de bientôt 4 ans atteinte d’hémiparésie droite.
Très tôt, vers 3 mois, nous nous sommes rendus compte qu’elle ne gigotait pas comme les enfants de son âge et adoptait une posture étrange pour dormir (bras relevé, un peu « tordu »). Nous nous en sommes inquiétés auprès de sa pédiatre qui nous a assuré que tout était normal. Un peu dubitatifs, nous avons attendu le contrôle pédiatrique suivant pour aborder à nouveau la question.
A 6 mois, la différence entre côté droit et gauche se marquait de plus en plus : Lou ne bougeait jamais sa main droite et la tenait constamment fermée et, dans le bain, elle ne tentait de nous éclabousser qu’avec sa jambe droite. Lors de la nouvelle rencontre avec la pédiatre, celle-ci n’y voit toujours rien d’anormal et assure même qu’il n’y a aucun problème neurologique.
De notre côté, le sentiment que quelque chose « clochait » se renforçait de plus en plus. Nous avions déjà un aîné et voyions bien que Lou n’évoluait pas de la même façon au niveau moteur. Nous avons donc demandé aux dames de la crèche que Lou fréquentait de l’observer dans ses jeux et de nous donner leur impression. Elles ont très vite remarqué que tout le côté droit semblait moins mobile, ce qui a été confirmé par une visite médicale préventive à l’ONE. Pendant ce temps, Lou évoluait : à 7 mois elle commence à se déplacer par reptation.
Face à notre insistance, à 9 mois, la pédiatre nous envoie chez un ostéopathe. Le brave homme pressent que quelque chose ne va pas et, après deux séances, il nous renvoie vers un kiné « classique ». Nous recontactons donc la pédiatre pour qu’elle nous fournisse une prescription. Elle ne prend toujours pas nos doutes au sérieux.
Nous commençons donc la kiné. Lou a 11 mois et s’assied enfin seule. Notre thérapeute adhère très vite à notre sentiment et décide de contacter elle-même la pédiatre afin de lui ouvrir les yeux. Grâce à son appui, la pédiatre décide enfin, à 1 an, de nous orienter vers un neuropédiatre.
Le temps d’obtenir un rendez-vous avec le neurologue, Lou a 16 mois. Le verdict tombe immédiatement, tel un couperet : hémiparésie droite. Une IRM confirme ce diagnostic après quelques semaines. Nous voilà perdus face à un monde inconnu : le handicap et toutes les interrogations qu’il entraîne : comment notre fille va-t-elle évoluer ? Pourra-t-elle marcher un jour ? Que devons-nous faire ? Avons-nous droit à des aides ?
Un premier soulagement arrive après un mois : Lou marche seule !
Lou continue à faire de la kiné plusieurs fois par semaine ; ses articulations s’assouplissent mais elle continue à négliger son côté droit. Suivant les conseils de la directrice de la crèche, nous contactons un nouveau kiné spécialisé dans le traitement des enfants IMC (infirme moteur cérébral), il pratique la thérapie bobath. Très vite, Lou fait des progrès. Elle est également suivie par un orthopédiste spécialisé qui lui prescrit des attelles bilatérales lui permettant de mieux positionner son pied et un gant pour maintenir la main ouverte.
Grâce à ses deux séances de kiné par semaine, aux massages que nous lui faisons quotidiennement, ainsi qu’à son tempérament de feu, Lou progresse bien et entre sans encombre en 1e maternelle.
Un peu après son 3e anniversaire, l’orthopédiste décide de faire une injection de toxine botulique (botox) dans la jambe de Lou et de la plâtrer pendant 15 jours. 15 jours un peu inquiétants parce que notre cocotte courrait partout avec ses plâtres. Le résultat fut surprenant ! Sa jambe était devenue souple et elle posait beaucoup mieux son pied au sol.
Voilà où nous en sommes actuellement. Nous tenions à apporter notre témoignage pour pousser tous les parents à suivre leur instinct et à consulter la personne adéquate au moment adéquat. Que de fois nous avons regretté de ne pas avoir consulté un autre pédiatre plus tôt. Cela aurait pu nous faire gagner quelques mois bien précieux dans ce type de rééducation. Mais peu importe, aujourd’hui, nous positivons ! Lou se débrouille comme une cheffe dans bien des domaines et participe au cours de gym comme tous ses condisciples même si elle évite les exercices d’équilibre (marcher sur un banc accroché à espalier par exemple). Les médecins sont optimistes et pensent qu’elle pourra abandonner ses attelles quand elle aura 10 ans ; ils vont même jusqu’à pronostiquer qu’elle marchera tout à fait normalement à l’âge adulte et que son hémiparésie passera inaperçue.
Alors à tous, courage et surtout, n’hésitez pas à parler de votre situation autour de vous ; vous seriez surpris du nombre de personnes qui ont été en contact de près ou de loin avec l’hémiparésie !